Regroupement des éditeurs franco-canadiens

Le Regroupement des éditeurs franco-canadiens (REFC) est un organisme offrant aux maisons d’édition de langue française œuvrant à l’extérieur du Québec l’occasion d’unir leurs ressources et leurs efforts. Ses activités recouvrent la mise en marché et la promotion des livres, la représentation des éditeurs au pays et à l’étranger ainsi que la formation des employés.

Signet. Un pays s’écrie. Regroupement des éditeurs canadiens-français.
Un pays s’écrie. Signet, Ottawa, [1997?], Université d’Ottawa, CRCCF, Fonds Les Éditions du Nordir (C163-1/4/16)

L’histoire du REFC est indissociable de celle de l’édition franco-canadienne dans son ensemble. Encore dans les années 1960, c’est généralement vers les maisons d’édition du Québec que se tournent les écrivains des autres provinces canadiennes afin de publier leurs manuscrits. Le monde franco-canadien de l’édition connaît cependant un essor considérable durant la décennie 1970. Des maisons d’édition fleurissent alors en Ontario, dans les Maritimes et dans l’Ouest canadien. Désormais, les écrivains de ces régions ont des options locales de publication, et la culture franco-canadienne assure son autonomie par rapport aux institutions québécoises.

Le milieu éditorial demeure fragile néanmoins. Les faibles moyens financiers de ces institutions ne reflètent pas les défis qu’elles doivent relever. Les consommateurs potentiels sont dispersés à travers le pays et parfois dans des régions excentrées. Par ailleurs, ce lectorat local demeure restreint. Il est impératif pour les maisons d’édition de se faire connaître ailleurs, et en particulier au Québec, où se trouve le plus imposant marché francophone du continent. 

Regroupement des éditeurs canadiens-français. Affiche.
L’édition canadienne-française, riche reflet d’une culture vivante et diversifiée. Affiche, Ottawa, 2002, Université d’Ottawa, CRCCF, Fonds Regroupement des éditeurs canadiens-français (C164-1/8/5)

C’est dans cet esprit que plusieurs éditeurs franco-canadiens se réunissent en 1989 pour fonder le REFC. L’organisme connaît plusieurs changements d’appellation au cours de son histoire. D’abord connu en tant que Regroupement des éditeurs acadiens et canadiens-français, on l’appelle Regroupement des éditeurs canadiens de langue française à partir de 1993. Si l’organisme était, à l’origine, placé sous la direction de la Fédération culturelle canadienne-française, il est incorporé en 1998 sous le nom de Regroupement des éditeurs canadiens de langue française. C’est en 2017 que le REFC adopte sa dénomination actuelle, qui présente un visage uni et moderne en faisant dorénavant référence aux éditeurs franco-canadiens.

« Lire d’un océan à l’autre », « Un pays s’écrie / Un pays s’écrit », « Il n’y a pas qu’au Québec qu’il se fait de bons livres en français ». Les slogans des importantes campagnes de promotion lancées par le REFC à partir de 1996 sont variés et cherchent, parfois de manière frondeuse, parfois de façon plus consensuelle, à attirer l’attention des lecteurs de toutes les régions du pays. La création du magazine Livres, disques, etc. en 1999, qui deviendra en 2010 le magazine À vos livres, participe des activités de promotion et de commercialisation de l’organisme. En plus d’assurer la visibilité des maisons d’édition franco-canadiennes à l’occasion de salons du livre, le REFC chapeaute aujourd’hui le Prix Champlain et gère plusieurs initiatives, dont la plateforme de livres numériques FrancoBiblio et des projets d’exportation d’ouvrages franco-canadiens sur le marché international.   

Les archives du REFC ont été léguées au Centre de recherches en civilisation canadienne-française (fonds, C164). Il témoigne de l’ensemble des activités du Regroupement des éditeurs canadiens-français (puis franco-canadiens) depuis sa fondation en 1989. Le fonds comprend essentiellement des documents administratifs ayant trait à ses assembleés annuelles, son bureau de direction et sa planification stratégique. On y trouve également des documents relatifs à l’organisation de diverses activités de promotion, des dossiers d’études de marché ainsi que du matériel promotionnel et des photographies.

Mathieu Simard, Chercheur postdoctoral, KU Leuven

Lucie Hotte, Professeure titulaire, Université d’Ottawa