Les Éditions Prise de Parole ont été fondées à Sudbury en 1973. Il s’agit de la première maison d’édition spécialisée dans la publication d’œuvres franco-ontariennes. Particulièrement active sur la scène culturelle, la maison d’édition organise, au fil des ans, diverses activités dont les soirées « La Cuisine de la poésie »[1]. Aujourd’hui, Prise de Parole a un mandat élargi qui touche l’ensemble du Canada français : « Ancrées dans le Nouvel-Ontario, les Éditions Prise de parole appuient les auteurs et les créateurs d’expression et de culture françaises au Canada, en privilégiant des œuvres de facture contemporaine. Ce mandat reflète la volonté de la maison d’appuyer, à partir de sa situation en région, à la fois le travail de création littéraire en milieu minoritaire et celui de réflexion en sciences humaines et sociales portant sur ce milieu, et ce à l’échelle canadienne ». La maison publie principalement des pièces de théâtre, des romans et des essais.
La maison naît dans le contexte d’effervescence culturelle propre aux années 1970 à Sudbury où un groupe de jeunes Franco-Ontariens mettent sur pied divers organismes tels que la Coopérative des artistes du Nouvel Ontario (CANO), le Théâtre du Nouvel Ontario (TNO), le centre culturel La Slague, la Galerie du Nouvel-Ontario et bien sûr les Éditions Prise de parole. Le projet de maison d’édition se concrétise lorsque ce groupe de jeunes, notamment ceux qui participent au Club littéraire de l’Université Laurentienne se rendent, en compagnie de leur professeur Robert Dickson et d’un collègue, à Montréal pour rencontrer Gaston Miron, poète et cofondateur des Éditions de l’Hexagone. Le modèle de l’Hexagone leur servira à réaliser leur rêve. Ils choisissent de nommer cette nouvelle maison d’édition Prise de parole car « ce qui n’est pas exprimé n’existe pas » et parce qu’ils souhaitent « donner la possibilité aux créateurs franco-ontariens de prendre la parole[2] ». La première publication de Prise de Parole est un ouvrage collectif de poésie intitulé Lignes-Signes, qui comprend des textes de Gaston Tremblay, Denis Saint-Jules, Jean Lalonde et Placide Gaboury. Le lancement du recueil a lieu lors du congrès général provincial de l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO), le 10 mai 1973[3].
Au cours de ses premières années d’existence, la maison est relativement inactive en raison d’un manque de ressources. Mais en 1978, le Comité d’administration décide de réorganiser Prise de Parole et de rendre la maison d’édition autosuffisante. Gaston Tremblay sera l’éditeur jusqu’en 1988. Michel Dallaire se joindra à lui à titre de directeur littéraire de 1984 à 1986, puis denise truax à titre de co-éditrice en 1988-1989[4]. denise truax est aujourd’hui la directrice générale, appuyée par des conseillers littéraires : Miriam Cusson pour la poésie, Johanne Melançon pour roman, récit, nouvelles et Michel Ouellette en théâtre.
Prise de Parole est le porte-flambeau
de la révolution culturelle franco-ontarienne et le tremplin pour le milieu littéraire
francophone en province. En effet, dans les années suivant sa fondation, la
littérature franco-ontarienne connaît un essor sans précédent. Le nombre de
publications augmente, la diffusion et la distribution des ouvrages croissent
et les auteurs reçoivent une plus grande visibilité.
[1] CRCCF, « Le développement – Les Éditions Prise de Parole », La présence française en Ontario : 1610, passeport pour 2010, [en ligne] http://www.crccf.uottawa.ca/passeport/II/A2a/IIA2a02-1-3.html.
[2] ???
[3] Prise de Parole, Historique, [en ligne] http://prisedeparole.ca/a-propos/historique/.
[4] Ibid., p. 324.