Le livre blanc de l’édition française : 1ère partie

Pour cette première partie d’une émission consacrée aux écrivains et aux éditeurs en France, Michel POLAC et Michel VIANEY ont enquêté dans le but de répondre à la question : qu’est-ce que le métier d’écrivain aujourd’hui ? Les différents points de vue mis en parallèle portent sur :- la possibilité, ou difficulté, d’être édité : Robert KANTERS, directeur littéraire des éditions Denoël rappelle le nombre des manuscrits refusés ; Claire ETCHERELLI (prix Femina pour « Elise ou la vraie vie » ) dit ses difficultés à écrire son livre puis les premiers refus d’éditeurs sans explication ; Etienne LALOU, directeur littéraire des éditions Flammarion explique que les gens qui écrivent ne sont pas tous écrivains ; Didier MARTIN, édité chez Gallimard et chauffeur dans une agence de location de voitures dit son expérience ; Claude GALLIMARD, éditeur, parle des manuscrits reçus, tous lus, et des « refus » célèbres : Gide refusant Proust ou le cas de Céline. En plateau, Alba de CESPEDES rappelle le cas célèbre du refus d’un éditeur pour le roman italien « Le Guépard de Lampedusa ». Pour Robert KANTERS, les comités de sélection ont maintenant changé.- les contrats :Claire ETCHERELLI relate comment après plusieurs tentatives l’éditeur « Les Lettres Nouvelles » a finalement accepté son manuscrit. Paul FLAMAND, directeur des éditions du Seuil parle de contrat. Pour Claire ETCHERELLI, le contrat est en toujours faveur de l’éditeur. Pierre Mac ORLAN et Roland DORGELES confirment : l’éditeur a tout, sauf les pour les exceptions Simenon et Pagnol. – les jeunes auteurs :Didier MARTIN jeune auteur doit encore de l’argent à l’éditeur ; Etienne LALOU, Paul FLAMAND, Robert KANTERS détaille les coûts de la parution d’un livre et la rétribution minime pour les auteurs.- les « prix littéraires » favorisés ? :Claire ETCHERELLI regrette que la profession d’écrivain ne soit pas reconnue sérieuse. Elle n’ose toujours pas avouer son activité, surtout dans son milieu prolétaire.Après une séquence rétrospective sur les prix littéraires, interview de Paul COLIN, prix Goncourt 1950 redevenu agriculteur après son prix. Aux cotés de Pierre MAC ORLAN, Roland DORGELES déplore n’avoir pu donner le Goncourt à Blaise Cendrars, et regrette que Louis Ferdinand Céline n’ait rien eu. Paul COLIN rappelle que depuis son cas, l’attribution à un premier roman a été révisé. – les faibles revenus et la nécessité d’un second métier : Pour Claire ETCHERELLI, il faut avoir une activité parallèle. Claude GALLIMARD évoque les américains qui sont aussi scénaristes. Marcel JOUHANDEAU a été 37 ans professeur, l’écriture a toujours été son plaisir, son luxe. Roger GRENIER parle des écrivains professeurs. Claude GALLIMARD évoque les ressources secondaires d’André Breton, d’Henri Michaux. Witold GOMBROWICZ évoque les difficultés de l’écrivain. – le « statut » de l’écrivain :Claire ETCHERELLI revient sur l’absence de protection sociale au moment de la vieillesse. Alba de CESPEDES parle des conditions de l’auteur. Claire ETCHERELLI évoque les mensualisations ; Etienne LALOU dit ne pas être intéressé à ne travailler qu’avec des écrivains déclarés professionnels. Pour Robert KANTERS, le talent n’entraine pas forcément la subsistance. L’écriture est une vocation plus qu’un métier. 


  • Intervieweur(s) : Michel Polac et Michel Vianey
  • Date de l'entrevue : 15 février 1970
  • Lieu de l'entrevue :
  • Format : Vidéo
  • Disponibilité :

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